Bon, ça n’aura pas été facile mais on a franchi les Alpes… Comme on le disait l’autre jour, les conditions au Lautaret étaient comme je me les imaginais… Dantesques. La montée vent dans le dos sur route enneigée n’était finalement pas si extrême. On fait quand même forte impression.

Certains nous encouragent ou nous prennent en photo avec leur i-phone, d’autres nous regardent l’œil vitreux, certains vont même jusqu’à nous jeter un certain mépris en pleine figure. Etrange. Une exception notable cependant. Un mec en camion, vraisemblablement BE d’escalade, nous double en nous demandant si tout va bien, si nous n’avons besoin de rien puis, quelques kilomètres plus loin, nous attend pour nous offrir une bouteille de chartreuse ! Merci à Azimut Escalade man !!! Ca fait chaud au cœur et au gosier. Au col, bon, c’est classique, une météo un peu apocalyptique. Un café au chaud et on repart dans la descente vers Briançon. Les premiers kilomètres sont pour le coup, un poil extrême. Neige sur la route, vent glacial en pleine gueule… On se sent vivre ! Finalement, la route devient rapidement relativement nickel. On se laisse pisser jusqu’à Briançon en essayant de ne pas geler et de ne pas se foutre dans le décor. A Briançon, c’est le grand bonheur. On est accueilli chez Jean Michel et Nathalie dans leur maison surchauffée par le poêle à bois. Douche, thé, apéro, tartiflette, bon lit, on est comme des princes.

Au matin, c’est le grand beau, parfait pour mettre échec et mat les Alpes. On enquille donc sur le Montgenèvre à un bon rythme ; le décor est carte postale ! Arriver dans une station de ski avec des vélos surchargés en plein hiver est une expérience étrange. On serait passé plus inaperçu skis aux pieds.

Pause déjeuner et hop hop hop, on quitte la France pour un an et on rentre chez les Italiens. Immédiatement, ça gueule, ça klaxonne et il y a des pizzas partout. Nan je déconne, immédiatement, ça descend… Longtemps. Les Alpes sont vaincues. On espère ne pas y avoir laissé un genou. Et oui, ce jour, Anne en chie grave pour finir l’étape. Faut dire qu’étant donné qu’on n’a pas trop envie de camper par -10°C, la longueur de nos étapes est dictée par les hôtes que l’on trouve sur « warmshower » ou « couch surfing ». On échoue à Condove chez Paulo et Anna. Autant on était comme des princes chez Nathalie et Jean Mi, autant là… Y a quoi au-dessus de prince ? Ils nous payent le resto, nous file leur chambre, nous prépare des muffins pour le petit déjeuner, nous offre un énorme bout de gorgonzola de là où on fait vachement bien le gorgonzola, se démène pour nous trouver un hébergement à Turin… Autant vous dire qu’on est un peu gêné. Bon, surtout Anne, soyons honnête. Allez, on file ensuite sur Turin, capitale du Piémont.

Le genou d’Anne va bien et on arrive en début d’après-midi dans le down town. Leurs cafés sont une véritable escroquerie, il y en a 3 fois moins que chez nous dans une tasse et il n’est seulement que 2 fois plus fort ! Durant la journée, on a trouvé un hébergement via « couch surfing » chez Alessandro. Rien qu’à son premier texto on sent qu’on ne va pas s’ennuyer : « Hi baguette people, are you still looking for a couch? “ ; on sent le « Paulo Malissardo » ! Eh ben on s’était pas trompé. Un sacré personnage cet Italien qui a déjà hébergé environ 300 personnes chez lui… D’ailleurs, pour ce soir, on n’est pas seul, une Macédonienne est également là. Alessandra. Elle nous invite à venir chez elle quand on passera là-bas dans quelques semaines. La soirée dans un bar à bière artisanale Turinois en compagnie de trois autres Italiens n’en finit pas de durer. Je crois qu’enfin, à 2h du mat, les lumières s’éteignent chez Alessandro. Nous, ça fait un moment qu’on est éteint… Bon et maintenant, il faut vous avouer… J’écris ce texte dans un train !!! Quoi ??? Mais c’est quoi ce bordel ? Pfff… les gros loosers. Bouh, passe-moi des cailloux ! 2 minutes, il y a une explication (plein en fait). Pour aller à Venise depuis Turin, il faut traverser la plaine du Pô. De source sûre (Italienne), la plaine du Pô est largement aussi moche qu’une chanson de Florent Pagni. C’est gris, c’est humide, c’est plein d’usines et horreur… c’est plat !!!  Et puis, il se trouve que le carnaval de Venise se termine Mardi. Mission impossible de rallier Turin à Venise en 3 jours sans perdre un de nos 4 genoux. Du coup, voilà, ce matin, on a sauté dans un train pour Mestre, une ville toute proche de Venise. Pourquoi pas Venise ? Parce qu’on s’est dit que se trimballer dans Venise en plein carnaval avec nos vélos aussi lourds qu’un semi-remorque n’était pas bon pour nos ulcères ! Le plan est donc de trouver un hébergement à Mestre et d’aller au carnaval en piéton histoire de ne pas voler la vedette au célébrissime carnaval de Venisia !

En fait, on publie cette article proche de la frontière Slovéne. On s’en est pris plein la gueule lundi. On vous racontera bientôt ! Peut être ce soir suivant où on dort.

La fin des photos en France est là et celles d’Italie sont ici (on ne vous le répètera pas à tout les coups…)